Suggestions d’organisation pratique pour la mise en place de groupes de langage à l’école maternelle.
Les contenus didactiques et pédagogiques de ces ateliers dédiés au travail du langage peuvent être déclinés à partir des propositions de séquences du DVD « Apprendre à parler » MEN-Scérén CNDP, distribué en 2010 dans toutes les écoles maternelles, et de la brochure « le langage à l’école maternelle » MEN/ Scérén CNDP de mai 2011 (site EDUSCOL)
1- Organisation interne à chaque classe :
Les séances d’introduction de thèmes ainsi que certains supports nécessitent une organisation en groupe classe :
Les diapositives
L’utilisation du TBI et du vidéo projecteur (dispositif Ecoles Numériques Rurales)
Les films (utilisation de la caméra pour filmer des moments de classe et en reparler)
La découverte d’un album. Toutefois, cet album peut avoir été abordé au préalable en aide personnalisée avec les élèves les plus en difficultés (vocabulaire, sens général) afin d’en rendre la lecture plus accessible.
La découverte d’un élément (Le lapin, un montage technique) qui va donner lieu à un travail.
Organisation en demi-classe
Parfois la classe doit être partagée en deux pour :
La reprise, avec les élèves qui auraient besoin d’approfondir grâce à d’autres supports matériels, d’un thème travaillé avant en grand groupe (les légumes → la soupe). Pendant ce temps, l’autre demi-classe peut réinvestir le travail collectif de manière individuelle (travail sur feuille)
Le langage dans des activités de découverte du monde (permet d’utiliser du matériel qu’on ne possède pas en quantité suffisante pour une classe entière)
Il ne faut pas vouloir forcément faire la même chose avec tous les élèves, au sein d’un même domaine d’activité. Chaque groupe peut faire une activité différente et cela peut donner lieu à de véritables activités de communication (à l’autre demi-classe).
Organisation en groupe de 6 à 8 élèves
Sur le « tableau annexe », nous avons répertorié plusieurs activités permettant un travail en autonomie de la classe pendant que l’enseignant(e) peut se consacrer à 6/8 élèves. Ce type d’organisation exige un travail de mise en place assez long et rigoureux en début d’année pour que des habitudes d’autonomie soient prises. Ce type d’organisation est plus aisé en moyenne et grande section, mais il est possible en PS en utilisant la présence de l’ATSEM. D’autre part, il permet, selon les objectifs, de constituer des groupes hétérogènes ou des groupes de compétences.
Quelques exemples d’activités de réinvestissement et d’entraînement à proposer en autonomie dans des sections de moyens et de grands
Choisir parmi ces activités de quoi alimenter 3 (ou 4 maxi) ateliers satellites d’entraînement et de réinvestissement
Prévoir une organisation raisonnée des rotations d’ateliers dans le cadre d’un emploi du temps rigoureux et équilibré.
2. Organisations nécessitant une entente de l’équipe pédagogique
Décaler la récréation d’un groupe d’élèves.
Dans une école à 4 classes, deux classes (A et B) sont en récréation de 10h à 10h30, les deux autres de 10h30 à 11h. Le lundi et le mardi, l’enseignante de la classe A peut garder un petit groupe d’élèves pendant que l’ATSEM habille les autres et les conduit en récréation où l’enseignante de la classe B les surveillera. Le jeudi et le vendredi, on inversera. C’est l’occasion de mettre en place un travail de différenciation avec quelques élèves en difficulté. L’aide personnalisée sert aussi à ce type d’activités mais les élèves en difficulté ne sont pas forcément pris en charge (refus des parents).Le groupe qui sera sorti 10 minutes après les autres pourra éventuellement rester en récréation un peu plus longtemps.
Le décloisonnement.
Pendant le temps de sieste, les enseignantes de petite section prennent en charge une partie des grands et des moyens afin de permettre un travail en groupe restreint. A noter que si l’enseignante de PS refuse le décloisonnement, elle surveillera la sieste donc on récupère une ATSEM qui peut elle aussi gérer un groupe (au sein de la classe).Cette organisation permet de travailler de façon plus approfondie le langage (imagiers, lexique et structures de phrases, culture littéraire…). Les groupes formés pourront être homogènes ou non, fixés pour toute une période ou plus évolutifs…Parfois, le décloisonnement se double d’un échange de service quand on utilise les compétences d’une enseignante dans un domaine particulier (informatique, sciences, jeux mathématiques)
Échanges d’élèves.
Une demi-classe de grands va danser avec une demi-classe de petits (apprentissage simplifié pour les petits qui seront guidés par un grand). Dans le même temps, on peut organiser une activité de restitution d’albums (un grand « lit/ raconte » un album à un petit). Cette activité aura été préparée en amont et comme l’enjeu est réel (savoir raconter à un petit) les grands s’investiront plus.
Le temps d’accueil.
Pendant les 10 minutes consacrées à l’accueil des enfants et des adultes (par exemple de 8h40 à 8h50), l’enseignant(e) est disponible pour chacun et doit s’obliger à parler à chaque enfant. Il est possible de prolonger ce temps d’accueil sur les débuts du temps d’enseignement (maximum 15 minutes), pour encadrer un atelier de langage. Ainsi, en 2 semaines, on a pu échanger avec tous les élèves. Parallèlement, l’organisation de la classe favorisera les échanges entre enfants. Ce temps peut être utilisé aussi pour des évaluations individuelles.
Le temps du passage aux toilettes.
En petite section, pendant que l’ATSEM emmène une demi-classe aux toilettes (10 minutes par demi-classe) on peut faire avec les autres des jeux de doigts et comptines. Cela permettra de faire participer plus activement les élèves. Cela demande bien sûr une entente avec les ATSEM mais ce type d’organisation existe dans plusieurs écoles.
Présence d’autres adultes (parents, mamies conteuses…).
Un groupe d’élèves peut être confié à des parents pour une activité ponctuelle ou plus régulière (bibliothèque, cuisine, jeux de société, raconter une histoire…). Cette organisation peut être exploitée en langage soit lors du moment d’échange qui suivra (l’enseignant est alors médiateur) soit pendant l’activité elle même (élèves expliquant une règle du jeu à un adulte extérieur à l’école). Dans tous les cas, le langage de l’intervenant doit être correct et modélisant, l’enseignant doit y veiller.
Pour le groupe départemental 21
V. Bouvier